Né en 1945, Marc Progin construit son œuvre photographique à travers ses aventures surhumaines, à pied ou à vélo, dans les steppes et les déserts des terres de Mongolie qu’il parcourt depuis des années. Depuis qu’il a quitté son premier métier d’horloger, ces voyages en transit entre un temps et un espace d’une autre dimension ont façonné son travail comme son corps et sa sensibilité.
Son œuvre révèle la pureté, la simple beauté de la lumière et de la rude majesté des déserts.
Dans sa quête d’images, il accomplit une performance physique hors norme qui nourrit son Odyssée artistique.
Coureur à pied sur de très longues distances, il est capable d’affronter à vélo les conditions les plus pénibles. Il y voit un parallèle avec la transformation de la douleur « du périple sur la terre vers l’euphorie du voyage intérieur ».
Il dessine ses cartes géographiques, navigue en toutes saisons, orienté par le soleil, les étoiles et une boussole, troquant, pour ses voyages hivernaux, son vélo pour des bottes de randonnée et ses expéditions à dos de chameaux, quand il affronte la glace, le blizzard et des températures de -40 °C.
L’endurance le conduit à cette quête plus fondamentale, intérieure et culturelle. L’exploration de la Mongolie, nature originelle où les nomades vivent autrement, sans possessions, donne un nouveau sens à sa vie. Il en parcourt les déserts avec une logistique minimale. Il explore son histoire et ses trésors paléontologiques. À ce berceau des dinosaures, il emprunte ce qui devient son surnom : « Vélociraptor », du nom d’une espèce dont il a retrouvé des restes. Amoureux des mots, érudit, le voyageur noircit des carnets d’une écriture qui dit la quête spirituelle d’un homme fatigué par la superficialité et les tricheries qu’imposent le business, la consommation et la société connectée. Marc Progin photographie pour transmettre ce qu’il voit et ressent. Dans le dépouillement et l’effort, au contact du vide et de l’immensité, il s’accroche à ce qu’il est : un être réduit à ses besoins vitaux – de la lumière, un peu d’eau et de nourriture.
À travers cette ode à la beauté, la simplicité de la vie nomade et ses réalités, Marc Progin nous livre une œuvre photographique sincère et animée par le souffle de ce monde âpre et vrai. Un travail lumineux, sincère. Ses tableaux photographiques habités nous renvoient à la beauté des mondes originels.
Les œuvres de Marc Progin ont été présentées dans de nombreuses expositions thématiques et monographiques entre autres à la Blue Lotus Gallery (Hong Kong), la Indra and Harry Banga Gallery (Hong Kong) ainsi qu’au Palais de la Porte Dorée (Paris). Il signe aussi de nombreuses chroniques, donne des conférences aux écoles et à un public adulte, notamment pour la Royal Geographical Society. Sa collection de trésors photographiques rassemble plus de 30,000 images illustrant ses 30,000 km de voyages à travers la Mongolie. Ses photographies de l’environnement urbain et la vie de Hong Kong sont rassemblées dans les archives de la « HK Heritage Project Society », dont une partie sont en exposition permanente à la « Mei Ho House », récemment accréditée au rang de patrimoine culturel de l’Asie par l’Unesco.